Au courant du mois de mai, 2 jeunes Québécoises ont participé grâce au soutien de LOJIQ à une visite d’étude sur les initiatives vertes et durables en Fédération Wallonie-Bruxelles, organisée par notre partenaire bilatéral, le Bureau International jeunesse. Malika et Sabina ont fait partie d’une délégation de 13 travailleurs et travailleuses du secteur jeunesse provenant de différents pays européens et du Québec en lien avec des projets d’initiatives vertes. L’objectif principal de ce séjour était de faire découvrir des initiatives belges francophones pour inspirer de nouveaux projets dans leurs pays.

Participer à ce projet a été une expérience profondément inspirante, humaine et transformatrice. Cela leur a permis de plonger au cœur de projets porteurs de sens, ancrés dans leurs territoires et moteurs d’un changement concret vers une économie plus juste, plus locale et plus respectueuse du vivant.

Retour de Malika Yoh

Diplômée à la maîtrise en relations industrielles, Malika est membre du comité consultatif jeunesse de la Fondation Aga Khan Canada. Elle y sensibilise les jeunes aux enjeux environnementaux et organise des événements sur la résilience climatique. Elle a aussi été conférencière pour l’Association canadienne pour les Nations Unies et cheffe de délégation au Forum politique de haut niveau des Nations Unies sur le développement durable.

Le Jardin Vivifiant – Quand l’agriculture urbaine devient un projet de société

« À Liège, sur les hauteurs verdoyantes, j’ai découvert Le Jardin Vivifiant, un véritable havre de résilience alimentaire. Cette initiative donne une nouvelle vie à 10 000m² en cultivant non seulement des légumes, mais aussi du lien social. L’idée de l’autocueillette par abonnement m’a marquée : elle remet le citoyen au cœur de la production alimentaire et reconnecte les urbains à la terre. (…) . Ce projet illustre qu’un autre modèle agricole est possible, même au cœur des villes ».

Cynorhodon – L’agriculture comme tremplin vers la dignité

« J’ai été touchée par l’approche humaine de Cynorhodon Asbl, un centre d’insertion socioprofessionnelle qui fait de l’agroécologie un levier d’émancipation. Ici, le maraîchage durable devient un outil pour rebâtir la confiance en soi, apprendre un métier, et retrouver sa place dans la société. Les paniers d’abonnement ne sont pas seulement des produits locaux : ils sont le fruit d’un parcours de résilience et de dignité. C’est un modèle profondément humain qui m’a rappelé que durabilité rime aussi avec justice sociale ».

L’Arbre qui Pousse – Une communauté qui cultive bien plus que la terre

« À Louvain-la-Neuve, j’ai eu la chance de rencontrer les habitants et entrepreneurs de L’Arbre qui Pousse, un tiers-lieu vivant et inspirant. Sur 6 hectares, j’ai vu émerger un écosystème où se mêlent agriculture, pédagogie, habitat collectif et expérimentations sociales. L’énergie collective qui s’en dégage est contagieuse : ici, on réinvente nos façons d’habiter le monde, de produire, de se nourrir et d’apprendre, dans une logique de coopération et de respect du vivant ».

Gilbard – Quand le design devient un acte politique

« À Anderlecht, Gilbard m’a montré que le design peut être un outil puissant de transformation. À travers le réemploi de matériaux, ce collectif donne une seconde vie à ce que d’autres jettent, tout en imaginant des objets et des installations à la fois utiles, esthétiques et porteuses de sens. Leur approche artistique m’a poussée à voir la durabilité comme une démarche créative, ancrée dans le local et capable de générer des récits nouveaux ».

Ce que je retiens

Ce projet m’a profondément nourrie. Il m’a permis de rencontrer des personnes passionnées, de réfléchir à ce que signifie réellement “durabilité”, et d’ouvrir des perspectives sur les façons dont l’économie sociale, l’écologie et la créativité peuvent se rejoindre. Plus que jamais, je ressors de cette expérience convaincue qu’un avenir plus durable ne se construira pas seulement avec des politiques publiques, mais aussi avec des mains dans la terre, des collectifs engagés, et des imaginaires renouvelés. Merci à toutes les personnes rencontrées et aux équipes qui ont rendu cette immersion possible. Je porterai ces apprentissages longtemps, dans mes engagements personnels et professionnels.

Malika

Retour de Sabina Ulmasova

À ce jour, étudiante libre en doctorat de psychologie, Sabina est intervenante en centre d’intervention de crise où elle accompagne des jeunes adultes aux prises avec des enjeux de santé mentale complexes, souvent amplifiés par l’isolement social et le manque de repères collectifs. Cette expérience lui a donné la conviction que les initiatives vertes peuvent offrir bien plus qu’un impact environnemental : elles peuvent aussi créer des communautés plus résilientes, inclusives et sensibles à la souffrance humaine.

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