Ce vendredi 6 décembre, j’ai participé à la conférence « Action pour s’approprier le climat: comment mettre à niveau l’éducation et la formation à l’échelle mondiale 1 » organisée par La fresque du climat.

Valérie Masson Delmotte, coprésidente du Groupe de travail du GIEC a pris la parole afin de nous entretenir sur sa compréhension des écarts entre les constats scientifiques et la compréhension générale du grand public.

Elle a mentionné le fait que les scientifiques surestiment parfois ce que les gens savent. Parmi leurs nombreuses responsabilités, il y a celle d’augmenter le niveau de compréhension global et ceci passe par l’éducation.

Parce que les changements climatiques ne sont pas toujours visibles. La neige en novembre ou la canicule prolongée en été peuvent être des signes de ces changements, mais la plupart ne peuvent être vus. Prenons l’exemple des océans. La façon dont nous sommes en train de les modifier (acidification) n’est pas visible. Ces changements sont irréversibles et ont un impact profond non seulement sur la vie marine, mais sur l’ensemble du climat. Les scientifiques doivent pouvoir le vulgariser et le faire comprendre.

Mais le savoir n’est pas suffisant. Il faut aussi être prêts à affronter ces changements, à répondre aux risques et les réduire. Nos choix quotidiens (ce qu’on achète, ce qu’on mange) ont une grande valeur en ce sens, mais les choix collectifs aussi, comme notre manière de nous développer. Mme Masson Delmotte nous a d’ailleurs informés que les études démontrent que ceux qui en savent le plus ne changent pas nécessairement leurs comportements. C’est pourquoi l’action collective est si importante.

Nous devons aussi nous assurer que tous puissent vivre avec dignité tout en réduisant nos émissions de CO2. Nous devons connaître ce qui émet le plus de CO2 et comprendre les relations entre le transport, la déforestation, l’agriculture, etc., et ces émissions de CO2. Il ne faut pas seulement comprendre comment fonctionne le climat, mais aussi notre interaction avec celui-ci. Tout ceci fait partie de l’alphabétisation climatique.

Il y a donc deux piliers : la compréhension, l’alphabétisation, et le partage de connaissances, afin d’apprendre des autres ce qui fonctionne et ne fonctionne pas en termes d’actions concrètes.

Qui est responsable de cette éducation? Selon Mme Masson Delmotte, les organisations internationales. Il faut également former les professeurs et enseignants et inclure les changements climatiques dans les curriculums.

De plus, si nous voulons rejoindre la jeunesse, il est important de diversifier les canaux de communication. En sondant la salle, où de nombreux jeunes étaient présents, peu ont levé la main lorsqu’il a été demandé s’ils et elles s’informaient par l’intermédiaire des médias traditionnels (journaux, radio, télévision). La plupart vont sur YouTube et Instagram. Il faut donc investir ces plateformes, aller vers les Youtubers pour vulgariser la science. Cet enjeu identifié au Québec est donc répandu!

Par Julie Larocque, chargée de projet, programme Engagement citoyen à LOJIQ

1 Action for climate empowerment: How to scale-up climate education and training at global level

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