Sébastien Fournier, directeur général du Festi Jazz International de Rimouski, revient inspiré et plus informé des Biennales internationales du spectacle de Nantes, qui ont eu lieu les 17 et 18 janvier. Défenseur des scènes culturelles régionales, le trompettiste se réjouit d’avoir pu se professionnaliser lors des Rencontres des jeunes professionnels du spectacle, en amont du marché international de développement culturel que sont les BIS de Nantes.

Pour vous qui avez une sensibilité particulière pour la vitalité de la scène culturelle en milieu régional, qu’étiez-vous venu chercher aux BIS de Nantes ?

– Sébastien Fournier (S. B.) : « Pour moi, participer aux BIS de Nantes allait me permettre de rencontrer plusieurs acteurs du milieu, dans le cadre d’un événement international. Je voulais comprendre la réalité d’autres diffuseurs. Je voulais m’inspirer d’autres façons de penser, d’autres façons de faire, pas seulement au point de vue organisationnel, mais aussi du côté artistique. Car, le spectacle est très présent dans ce genre de marché. Par exemple, ça m’a informé des prochaines tendances du milieu du spectacle. »

Image du site www.lojiq.org

BIS de Nantes | Visite du Lieu unique, avec Eli Commins, directeur | Crédit OFQJ France

Comment est-ce que votre expérience des BIS de Nantes va profiter au développement des scènes culturelles régionales dont vous êtes organisateur, comme le Festi Jazz International de Rimouski, le festival Fauve Mauve et l’Auberge festive Sea Shack?

S. B.: « Ce genre de marché permet un développement sur un moyen terme. C’est-à-dire que les artistes qu’on a vu évoluer ici, ça me surprendrait qu’on puisse les faire venir chez nous dès la prochaine saison. Toutefois, ce sont des relations qui se bâtissent et qui vont faciliter, par la suite, l’import et l’export des œuvres culturelles. Cela dit, il y a eu beaucoup de conférences auxquelles j’ai assisté, et qui nous ont portés à réfléchir à nos fonctionnements. Je pense notamment au développement durable. Comment avoir un développement durable crédible dans l’événementiel ? Ces réflexions nous font creuser nos méninges, nous portent vers des analyses plus fortes sur l’événement en soi. »

L’OFQJ avait organisé une conférence avec le directeur des Affaires culturelles de la Délégation générale du Québec à Paris, M. Stéphane Konopczynski, sur les enjeux et les stratégies de la coopération culturelle entre la France et le Québec. Comment est-ce que les stratégies discutées font écho à votre réalité d’organisateur culturel en Gaspésie ?

– S. B.: « Lors de cette rencontre, un des mots qui est ressorti le plus, c’est collaboration. Pour les différents organismes des deux pays, c’est bon de savoir que les regroupements, les ambassades et les délégations sont à nos côtés pour favoriser les échanges, pour aider dans les déplacements. Par exemple, pour le Grand Prix de la relève du Festi Jazz de Rimouski, où on célèbre la relève québécoise en jazz, on aime faire connaître les lauréats en leur permettant de faire des tournées, en permettant à ces talents nationaux de se faire connaître un peu partout. Grâce aux aides des délégations et ambassades, on peut aussi espérer recevoir les talents français sur nos scènes québécoises afin de les faire connaître du public d’ici. »

Image du site www.lojiq.org

BIS de Nantes 2024 | Rencontres des jeunes professionnels du spectacle | Crédit OFQJ France

Enfin, quels seraient vos arguments pour convaincre un·e professionnel·le de la culture en milieu régional d’effectuer une mission avec l’OFQJ, dans le cadre d’un événement international, de surcroît dans une grande ville ?

– S. B.: « Je lui dirais que c’est une opportunité qui aide au développement des professionnels de la culture. Pour se professionnaliser, on doit sortir de son propre carcan. On doit sortir de notre propre scène, de nos pantoufles, pour voir ce qui se passe ailleurs, pour se débalancer, pour voir ce qui va venir. Il y a des réalités complètement différentes qui peuvent nous inspirer. Et l’aide de l’OFQJ est vraiment nécessaire pour nous aider à nous professionnaliser davantage et pour avoir accès à ces formations, à ces réseaux, à d’autres travailleurs culturels. Justement, on sort et on apprend à connaître les réalités d’autres professionnels du même milieu. Pour moi, même si on vient d’une région, il faut à tout prix en sortir pour mieux revenir. »

Propos recueillis par Nadège Célestin

Image du site www.lojiq.org

La cohorte franco-québécoise aux BIS de Nantes 2024 | Crédit Sébastien Fournier

Article suivant