Philippe Blondel est né en France d’un père français et d’une mère allemande. Ayant grandi en Allemagne, ses parents décident d’immigrer au Canada, un pays qui deviendra son nouveau chez-soi tout en suscitant un profond questionnement sur son identité. En septembre 2024, Philippe débute une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM (Université du Québec à Montréal), où il entreprend une recherche-création le plaçant au cœur d’une enquête identitaire : comment l’intime dialogue-t-il avec l’expérience diasporique, et en quoi ce dialogue influence-t-il notre conception du « chez-soi »?

Avec le soutien de LOJIQ, Philippe s’est rendu en France au mois de juillet dans le cadre d’une résidence d’artistes au Festival Photo Martagny où il a été invité à produire un travail photographique en lien avec sa maîtrise. Ce travail sera exposé lors de l’édition 2026 du festival.

Cette résidence a été l’occasion d’explorer l’imaginaire du lieu à travers un retour en Normandie, sa région de naissance : Au cœur de ma recherche se trouve le concept de « retour sur ses chez-soi », une notion que j’ai développée pour interroger la manière dont un territoire d’origine peut devenir à la fois familier et étranger après l’expérience de l’exil. À travers une approche documentaire et expérimentale, j’ai questionné la mémoire, l’attachement aux territoires et la construction identitaire dans un contexte diasporique.

Retour sur ce projet historico-créatif singulier :

LOJIQ : Peux-tu te présenter?
Philippe : Je suis Philippe Blondel, photographe, artiste et étudiant à la maîtrise en Art Visuel et Médiatique à l’UQAM. Avant mon entrée à la maîtrise, j’ai un parcours de vie plutôt atypique du fait que j’ai passé plus de 6 ans à voyager comme photographe reporter. Les 3 dernières années, j’étais principalement basé en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso et Mali), une région en pleine mutation où je travaillais sur des projets documentaires. Ayant une triple nationalité, mon retour à l’école était pour moi l’occasion d’entamer un projet très personnel me penchant sur mon identité diasporique.

En quoi consiste ton projet?
L’objectif de ce projet est de faire “des retours sur les chez moi” (les endroits dans lesquels j’ai grandi ; France; Allemagne; Canada) pour les revisiter, les photographier et aussi me pencher dans les archives familiales.

As-tu atteint tes objectifs?
Oui, j’ai atteint les objectifs que je m’étais fixés : produire un certain nombre d’images, d’écrire le texte qui accompagnera mon projet d’études en plus de réaliser des fiches de lecture qui m’aideront à produire mon mémoire. C’était une super opportunité de créer en résidence, ça m’a permis de changer d’air et de créer dans un nouvel environnement ce qui est super inspirant en tant qu’artiste émergent!

Qu’est-ce que cette expérience en France t’a apporté aux niveaux personnel et professionnel?
Tout d’abord, mon expérience en France m’a permis de développer mon projet d’études qui représente bien plus qu’un simple projet d’études. Il me tient personnellement à cœur et continuera après mes études (ma maîtrise est l’occasion de produire le chapitre 1 du projet de création).
D’autre part, au même moment, je publiais mon premier livre avec une maison d’édition parisienne (Four Eyes), et j’ai pu faire d’une pierre deux coups : être au lancement de mon livre au Festival d’Arles. Ça tombait bien, les dates coïncidaient!
Finalement, cette expérience m’a permis de continuer mon périple vers l’Allemagne en économisant sur le fait de ne pas devoir racheter de billet d’avion pour ce vol. J’ai profité de l’occasion d’être déjà en Europe pour, avec mes économies, financer l’autre partie de mon projet d’études (la partie qui se déroule en Allemagne).

Quelles sont les retombées concrètes de ta participation à cette résidence?
Les retombées concrètes sont évidemment la production d’œuvres que j’ai pu réaliser en résidence. Par la suite, elles m’ont servi à monter un dossier d’exposition car j’avais l’ambition d’exposer mon projet d’études en dehors des murs de l’école, dans un centre d’artistes reconnu à Montréal. Ça m’a alors permis d’approcher l’Alliance Française de Montréal et le Goethe Institute pour leur proposer un partenariat pour une exposition en septembre 2026. Ils ont accepté et supporteront le projet!

La Fondation LOJIQ

La demande de soutien financier faite par Philippe a été honorée grâce à un don versé par la Fondation LOJIQ. Ce sont 900 étudiants et étudiantes qui ont pu être soutenus dans leurs projets de mobilité suite à une entente signée entre LOJIQ et la Fondation LOJIQ en juillet dernier.

La Fondation LOJIQ est un organisme de bienfaisance qui, par son association avec LOJIQ, encourage la réalisation d’expériences positives dans le parcours des jeunes. Elle défend l’acquisition d’expériences formatrices chez les jeunes adultes dont les retombées impactent de façon durable et positive leur avenir, le développement d’aptitudes professionnelles et personnelles, la connaissance de l’autre et le dialogue interculturel ainsi que le rayonnement et la visibilité du Québec à l’international.

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