La COP25, c’est un événement qui rassemble 30 000 personnes pour parler de climat, de justice, d’équité, de transition juste, d’ambition, de responsabilité historique, mais aussi de finance, de technologie, d’énergie de transition et d’économie verte. Abordés simultanément dans plusieurs événements de la COP, ces thèmes se mêlent et se confondent au fil des deux semaines du sommet. Négociations officielles, groupes de travail, événements parallèles, actions, conférences de presse, cocktails : comment se rendre utile ?

Cette année, ce que je retiens de la COP, ce sont les témoignages renversants d’humains dont la vie est détruite par les effets de la crise climatique. Ce sont les larmes aperçues sur les visages de mes collègues aussi accablé.e.s que moi. Ce sont les histoires de résilience, d’adaptation et de lutte contre un système aux défaillances évidentes qui a créé trop de souffrance. Comment avons-nous pu en arriver à ce point ? Comment les négociations peuvent-elles encore stagner ?

Des jeunes des îles du Pacifique témoignent de leur déracinement et de la perte de leurs traditions pendant que, dans une salle tout près, des investisseurs offrent une conférence sur le transfert de technologies et les marchés du carbone. Deux réalités s’affrontent… et l’iniquité est claire. Les droits humains, les tragédies, les injustices d’un côté et le capitalisme de l’autre. Quel contraste. Qu’est-ce qui prévaudra au final ? Depuis 25 ans, c’est l’argent. Je m’interroge. Est-il préférable de changer le système de l’intérieur ou de le renverser ?

Je suis profondément reconnaissante d’avoir eu l’opportunité d’entendre des histoires à la fois déchirantes et inspirantes. Plus que jamais, je rentre au Québec avec une profonde envie de faire ma part pour notre planète. Encore plus convaincue qu’un emploi n’a de sens que s’il contribue à faire de notre société un endroit où la bienveillance, l’ouverture et la protection de l’environnement sont valorisées, je compléterai ma maîtrise dans les prochains mois et mettrai mon expertise au service des populations les plus vulnérables. Sans justice sociale, il n’y a pas de justice climatique.

Grâce au soutien de LOJIQ, au-delà de l’expérience professionnelle hors du commun que la participation à la COP représente, j’ai pu vivre une aventure profondément humaine, un vrai « reality check » comme on le dit au Québec. Je rentre chez moi en me rappelant à quel point je suis privilégiée d’avoir pu prendre part à cet événement d’envergure internationale. Finalement, j’ai trouvé comment me rendre utile : ce privilège est devenu un devoir. Je dois lutter pour la justice climatique.

Titulaire d’un baccalauréat en études internationales, Andréanne Brazeau poursuit actuellement une maîtrise en gestion de l’environnement et politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Forte d’une première participation à la COP en 2018, elle a pu mêler militance et recherche dans le cadre de la COP25 à Madrid. Elle y a particulièrement suivi les enjeux liés à la jeunesse, notamment en lien avec le principe d’équité intergénérationnelle et la mobilisation récente des jeunes pour le climat.

Par Andréanne Brazeau

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