Dans le cadre de la Covid-19 – Coronavirus, LOJIQ a informé tous ses participants des directives gouvernementales, à savoir la recommandation de revenir au pays. Cela concernait plus de 1000 jeunes en projet de mobilité. Voici les témoignages de certains qui ont tenu à remercier nos équipes de leur soutien.

Michael Wilkins étudiant était à Madrid

Michael Wilkins, étudiant au baccalauréat en architecture de l’Université Laval, effectuait une session d’études à Madrid, en Espagne.

Quel était votre projet de mobilité à l’étranger?

Je suis un étudiant au baccalauréat en architecture de l’Université Laval. Mon projet consistait à réaliser ma 3e et dernière année de mon baccalauréat dans un pays étranger, programme fortement encouragé par l’École d’architecture dans la réalisation de nos études. À travers les nombreuses opportunités d’échange, j’avais décidé de réaliser cette incroyable expérience dans la grande ville de Madrid, en Espagne, afin de vivre une immersion culturelle forte tout en apprenant une nouvelle langue.

Comment, quand avez-vous appris qu’il vous fallait revenir au Québec?

Depuis l’Espagne, j’ai pu réaliser rapidement la situation qui se dessinait. J’avais des collègues présents en Italie qui réalisaient leur projet de mobilité. Dès que les quarantaines ont commencé à être imposées en Italie, ils ont reçu l’obligation de sortir de la région affectée ou de revenir au pays. À partir de ce moment, j’ai réalisé ce à quoi j’allais être confronté si la situation se détériorait en Espagne.
Quelques jours plus tard seulement, la situation a commencé à s’aggraver un peu partout en Europe et tout particulièrement en Espagne. Les messages de sécurité de l’université et du gouvernement ont commencé à se succéder jour après jour. J’ai dû commencer à considérer un retour au pays puisque la situation devenait incontrôlable dans de nombreuses régions. Le jour où le gouvernement a interdit tout voyage non essentiel, j’ai compris que ce serait inévitable : nous allions tous rentrer.

Des situations complexes à affronter

À quelle difficulté avez-vous eu à faire face?

Durant tout le début de cette crise, j’ai dû affronter plusieurs situations complexes. Au départ, il devenait de plus en plus difficile de prévoir la situation de jour en jour puis d’heure en heure. Pour la ville de Madrid, tout s’est déroulé en moins d’une semaine : du rassemblement de dizaines de milliers de personnes pour le droit des femmes le 8 mars, au confinement total de la ville le 15 mars. Au travers de cette situation, j’étais même sorti du pays et je me suis retrouvé coincé, ne pouvant revenir à Madrid suite à la fermeture imprévue des frontières aériennes et maritimes par un bel après-midi.

De plus, une fois de retour à Madrid, planifier le retour au Canada n’a pas été chose facile. Les billets d’avion disparaissaient comme des petits pains chauds, enflammant les prix souvent jusqu’à 6000 $ le billet avec une semaine d’avance. J’ai donc dû faire une réservation avec mes colocataires de billets d’avion avec pratiquement 2 semaines d’avance pour trouver des prix plus raisonnables.

Comment avez-vous solutionné ce problème?

Dans toutes ces situations, la plus complexe fut de trouver une façon de revenir en Espagne lorsque l’espace aérien espagnol a été fermé rapidement. J’étais avec des amis au Maroc. Nous étions préparés pour une annulation de vol de retour, mais lors de notre départ, personne n’aurait cru que les frontières auraient pu fermer aussi vite et hermétique. Nous avons appris la nouvelle par les médias lorsque nous sommes revenus à notre auberge au Maroc. Par la suite, la compagnie aérienne nous a informés.

Cependant, pour moi et un autre de mes amis, il nous a été possible de réserver un vol plus tard dans l’après-midi, le jour prévu de notre retour, qui finalement n’a jamais existé. Deux autres amies n’ont pas pu faire cette réservation. Nous avons pris, en pleine nuit, un taxi durant plus de 2 heures pour régler cette situation à l’aéroport. C’est à ce moment que nous avons été informés qu’aucun avion ne volait vers l’Espagne. Nous étions des dizaines à vouloir rentrer au pays, étudiants, travailleurs et même résidents, de tous les types! Durant la nuit, nous avons fait des réservations sur d’autres vols. Mes amis, Français d’origine, ont pris la décision de rentrer dans leur famille. D’autres essayaient revenir par Lisbonne, Bordeaux, Paris et dans mon cas, je suis passé par Lyon, en France. Après mon arrivée en France, plus aucune compagnie aérienne n’acceptait de réservation pour le prochain mois et demi vers Madrid. Mon unique option a donc été de prendre un autobus durant plus de 21 heures pour revenir à mon appartement. Une fois revenu à Madrid, la ville a été mise en confinement total. Personne n’aurait pu prévoir des mesures si drastiques, alors que, quelques jours à peine plus tôt, les gens se rassemblaient et fêtaient en très grand nombre dans les rues et dans les bars.

Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Cette expérience a certes été stressante, mais j’ai gardé mon calme dans ce processus. Je savais que peu importe la situation, il y aurait une solution malgré la crise. La partie la plus stressante a été de réaliser qu’au moment où le gouvernement a fermé les frontières aériennes sans préavis, les mesures de contention de la pandémie pouvaient surgir de partout sans annonce. À ce moment, je n’avais qu’un souhait, traverser la frontière terrestre pour m’assurer d’être en Espagne. Quand je suis revenu à mon appartement, la ville devenue déserte, en confinement. Les 2 semaines qui ont suivi, avant mon retour au pays, ont donc été très paisibles. Personne ne sortait, la police démontrait une forte présence dans les rues et la ville était d’un calme incroyable.

Cependant, je n’étais pas encore de retour au Canada. Le jour de mon départ, tout semblait normal, jusqu’à notre arrivée à l’aéroport. Sans préavis, nous avons été informés que notre avion avait fait route vers une autre ville d’Espagne, où plus de Canadiens encore étaient coincés. Nous avons été pris en charge par Air Transat qui s’est chargée de nous pour les deux jours qui ont suivi, attendant le prochain vol. Nous avons été envoyés dans un hôtel près de l’aéroport, confinés à notre chambre deux jours durant, séparés les uns des autres. Au moins, nous avions chacun l’équivalent d’un petit appartement. On nous apportait à notre porte un sac à lunch pour notre déjeuner, notre diner et notre souper. C’étaient des mesures plutôt drastiques, mais justifiées en temps de crise. Finalement, deux jours plus tard, notre avion était là et nous sommes tous rentrés, pour la majorité, soulagée, avec des applaudissements même après le décollage!

Pour en savoir + : découvrir Charles Sol et Abdalla Osman

 

Et le retour ?

Depuis quand êtes-vous de retour au Québec?

Finalement, je suis rentré au Québec le 25 mars. Je terminerai dans les prochains jours ma quarantaine que je réalise dans un petit studio de Montréal, afin de protéger mes parents qui sont considérés comme des personnes à risque. Mon père, âgé de 75 ans, a d’autant plus une condition cardiaque précaire. Je n’ai donc pris aucune chance et je suis présentement dans un petit appartement du centre-ville.

Maintenant que vous êtes de retour au Québec, comment vivez-vous cette quarantaine obligatoire?

Je dois dire que je vis ma quarantaine obligatoire au Québec de façon relativement bien. Les règles de confinement au Québec sont nettement plus souples que celles auxquelles j’étais habitué en Espagne. J’en profite de plus pour rattraper mon retard académique puisque mes cours continuent comme à la normale, mais de façon numérique. Je dois dire que je reste très attaché à l’Espagne, puisque mes cours sont entre 2h30 et 11h30 du matin. Cela demande quelque peu d’adaptation!

Comment vous sentez-vous?

Malgré la fin abrupte de mon programme, je garde le moral. Le beau temps qui arrive me motive, et dans quelques jours je retrouverai ma famille que je n’ai pas vue depuis des mois. Je dois dire que j’ai surtout bien hâte de prendre l’air et de profiter du soleil sur mon terrain à la campagne.

Vous avez reçu l’assistance de LOJIQ, quelle appréciation en faites-vous?

Finalement, dans toute cette situation, j’ai été agréablement surpris de tout le support que LOJIQ nous a offert dans les dernières semaines. Ils prenaient des nouvelles de notre situation quotidienne, nous demandaient comment nous nous sentions, et nous questionnaient sur les développements à venir. Ils nous ont même offert un support financier pour notre retour imprévu. J’ai également eu droit à une aide quant à la réservation d’un logement pour réaliser un isolement volontaire pour protéger mes proches. L’encadrement fourni a été très professionnel et complet et m’a permis de me sentir bien accompagné dans toutes les démarches de rapatriement. Ce fut une aide très appréciée!

D'autres participants témoignent

Claude Hurtubise, musicienne et conteuse, membre de la délégation pour le MASA

Pendant le début de la pandémie, j’étais en Côte d’Ivoire pour une vitrine artistique avec Benoit Davidson. Là-bas, nous ne sentions pas encore la crise. LOJIQ nous a informés et a tout fait en son pouvoir pour nous rapatrier en sécurité dans notre pays. Votre organisme est précieux; non seulement, vous appuyez les initiatives des jeunes Québécois.e.s et vous croyez en nous, mais on voit que notre sécurité vous tiens à coeur. Merci pour tout!

Chantal Racine et François Labelle, parents de Camille Labelle, participante du Maroc

Chantal mon épouse et moi-même aimerions vous remercier pour votre professionnalisme ainsi que tous les efforts déployés pour ramener au bercail notre fille Camille ainsi que ses 2 amies. Elle est maintenant en sécurité et en pleine forme à la maison. Nous espérons que vous et votre famille êtes en santé et gardez le moral dans cette période turbulente. SVP, étendre nos remerciements à Monsieur Olivier qui s’est montré d’une gentillesse et d’une générosité exemplaire ainsi qu’à tous ceux qui ont eu un rôle à jouer dans ce rapatriement. Merci

Benoît Davidson

Merci à vous de nous avoir rapatriés d’Afrique. Je suis très reconnaissant de tout le travail que LOJIQ a fait à ce niveau. Cela nous a permis de retrouver notre chez-soi rapidement et d’être en sécurité. Super travail pour la réservation de billets et la prise en charge : rien à dire. Bon nouveau monde à vous et au plaisir.

Pour en savoir + : découvrir Abdalla Osman et Charles sol.

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