Dans le cadre de la Covid-19 – Coronavirus, LOJIQ a informé tous ses participants des directives gouvernementales, à savoir la recommandation de revenir au pays. Cela concernait plus de 1000 jeunes en projet de mobilité. Voici les témoignages de certains qui ont tenu à remercier nos équipes de leur soutien.

Charles Sol, étudiant de Polytechnique Montréal, était en Allemagne

Je suis Charles Sol, étudiant de Polytechnique Montréal au baccalauréat de génie aérospatial. Je suis double citoyen français et canadien et je vis au Québec depuis 2008. J’aime beaucoup voyager, ce qui m’a poussé à entreprendre un échange universitaire en Allemagne et à établir mon premier contact avec l’organisme LOJIQ.

Mon échange

L’année dernière, j’ai préparé mon échange de 1 an lors de la 3e année de mon programme. J’ai choisi de partir à Munich, avec mon université d’accueil TUM (Technische Universität München). J’ai écourté mon échange face à l’évolution de la pandémie. Au départ, je comptais poursuivre mon projet d’études malgré les circonstances jusqu’à ce que les mesures gouvernementales se durcissent. Le 11 mars, toutes les activités des universités ont été suspendues, me libérant instantanément de mon examen prévu le lendemain. Les sessions académiques en Bavière sont décalées par rapport au Québec et l’entre-deux session, mi-février à mi-avril, constitue à la fois une période d’examens et de vacances. Au total, 2 de mes examens ont été annulés et mes projets de voyages ont été fortement réduits. Je prévoyais visiter le Maroc avec un ami et faire un tour en Suisse pour un anniversaire, mais nous avons dû tout annuler compte tenu des incertitudes. Sage décision puisque les frontières se sont fermées les jours suivants. Je décide donc d’explorer la Bavière.

Puis tout s’accélère…

Même si les activités de TUM ont été suspendues jusqu’au 19 avril, cela ne remet pas en cause le prochain semestre qui reprend le 20 avril. Polytechnique Montréal m’a toujours laissé le choix de rester, me recommandant tout de même de revenir au pays. Le 15 mars, je reçois la même recommandation de la part de LOJIQ. Pourtant, je maintiens ma décision de rester. Mais le nombre de cas de covid-19 explose en Europe, l’Italie est déjà en confinement général, la France vient de l’instaurer à son tour et la poursuite des activités universitaires pour la prochaine session devient de moins en moins probable. Les discussions Skype avec mes parents et les promenades dans le parc Olympique me font changer d’avis continuellement jusqu’à ce que mon billet d’avion soit réservé. En effet, l’incertitude face à la tenue du semestre suivant, l’impossibilité de voyager et le confinement probable me pousse à revenir. Je sais pertinemment que le Québec ne sera pas épargné par la pandémie et que même si je l’attrape en Allemagne, je ne fais pas partie de la population à risque. Cependant, le confinement sera sûrement plus supportable au sein de ma famille dans une grande maison, que seul dans un petit appartement avec pour seule occupation un ordinateur pour les prochaines semaines/mois… Ma décision serait sans doute été différente si j’avais été en colocation à Munich.

Nous sommes le 18 mars lorsque je prends cette décision et les frontières sont fermées. J’aurais bien attendu encore quelques semaines, mais les derniers avions Munich-Montréal décollent seulement les 4 jours suivants. Ces vols ont été ajoutés par Air Canada pour le rapatriement quelques jours avant. Il reste toujours d’autres avions transitant dans d’autres pays, mais le risque de rester bloquer en transit ne vaut pas la peine d’être pris. C’était donc une opportunité à prendre ou à laisser. Je réserve donc un vol le 20 mars, de Munich à Québec, en espérant ne pas faire de fièvre ce jour-là. J’achète même un thermomètre pour en être sûr, ce qui fait peur à la pharmacienne…

Le départ

J’ai alors une journée pour faire mes bagages et gérer tout ce que je peux sur place. Le billet est pris, il n’y a pas de retour en arrière. En 5 minutes, je réussis à trouver un ami voulant sous-louer mon appartement. Je contacte LOJIQ qui m’offre une aide précieuse pour trouver un appartement de quarantaine à mon retour. Tout se passe bien à l’aéroport, mais j’envisage quand même que mon vol soit annulé. Au fond de moi, je l’espère presque, car la décision de revenir reste difficile à prendre. Juste avant de décoller, je reçois un message m’annonçant que mon vol Montréal-Québec est annulé. Mais heureusement, pas d’imprévu pour le vol transatlantique qui décolle sans problème avec ses canadiens à bord. Rappelons-le, les frontières sont fermées et le Canada n’accepte pas de ressortissants étrangers.

Me voilà arrivé au Canada, mais pas encore à Québec, où je dois rester confiné pour les 14 prochains jours. Ma 2e partie de voyage est reportée au lendemain, mais il est déjà tard. Je suis chargé en bagages, les hôtels à bas prix ne répondent pas ou bien n’acceptent pas de voyageurs provenant d’Allemagne. Je dors donc à l’aéroport, solution la plus simple pour ne pas manquer mon vol pour Québec.

Enfin, le lendemain j’arrive à Québec.  Ma sœur vient me chercher pour m’amener dans l’hôtel Le Haute Ville où je reste en quarantaine. Le lendemain, 22 mars, j’apprends que l’Allemagne est en confinement national.

La quarantaine

Le confinement commence pour moi et pour mes amis munichois. Heureusement, ce ne sont pas les occupations qui manquent. Je me rends compte que je n’étais pas prêt pour mon examen qui a été annulé la veille (peut-être parce que j’ai voyagé alors qu’il en était encore temps), et j’ai toujours l’étude de l’autre examen à commencer. Depuis le 18 mars, date à laquelle j’ai pris la décision de revenir, je me suis uniquement préoccupé de mon départ, et il me reste encore beaucoup de choses à gérer à distance (reprise des examens à distance, désistement des assurances…) À travers la nourriture que ma famille m’apporte de temps en temps se trouve mon saxophone et mes soirées se terminaient souvent par quelques épisodes Netflix. Il ne faut pas non plus oublier la vie électronico-social, entre les Skype-apéro à 15h pour être en phase avec l’Europe et à 19h avec le Canada! Autant dire que mes occupations sont variées, mais le décor ne change pas…

Et enfin le retour en famille

Nous sommes le 3 avril, les 14 jours se sont déroulés sans symptôme, je retourne alors chez moi pour me retrouver… dans le noir! Panne d’électricité dans la ville : apéro réel, mais sans se voir, on mange à la bougie… Tout revient à la normale le lendemain. La vie est au ralenti, comme partout ailleurs. Je pense tranquillement aux prochains mois, en m’inscrivant à la session d’été à Montréal, qui se fera en ligne… Même si je suis revenu, le futur reste incertain, mais le présent sera probablement plus joyeux ici.

Merci LOJIQ !

Dans cette aventure, je tiens à remercier LOJIQ pour la énième fois, parce que ce qu’ils ont fait est tout simplement extraordinaire. Mon projet commence avec une bourse de mobilité de leur part, et se termine avec une aide organisationnelle et financière pour mon retour précipité, jusqu’à la prise en charge complète de mon logement de quarantaine. Merci!

Son père témoigne aussi

Charles Sol, père

Bonjour, Je suis le père de Charles Sol. Je voulais vous dire que je suis impressionné par votre service. Nous vous tenons au courant si nous trouvons un logement pour la quarantaine. J’appelle demain les résidences de l’université Laval s’ils avaient une possibilité. J’ai peut-être une autre piste. Vous pouvez me garder en copie de vos recherches. C’est nous qui iront le chercher à l’aéroport avec les précautions nécessaires. Merci !

Pour en savoir + : découvrir Abdalla Osman et Michael Wilkins

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